Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

"Je vis dans une maison de verre..."
Et je ne suis plus que la spectatrice de ma vie.
Je suis comme un robot. C'est comme si mon corps agissait seul. Comme s'il n'avait pas besoin de moi. C'est assez étrange comme sensation.
Je ne parlerai pas ici de mon copain. Il a déjà pris beaucoup de place dans ma vie. Je parlerai de moi. De mes envies. De mes désirs. De mes angoisses.
Hier, j'ai entendu une chanson de Céline Dion "je sais pas". Ca m'a rappellé une après-midi de folie que j'avais passée avec V et M, deux copines du collège. On était en sixième. Et on chantait sur cette chanson. On chantait comme des folles. Le pire, c'est que nous nous étions enregistrées. Et que nous guetions à la fenêtre l'apparition de mon voisin! ( Il est devenu mon petit ami 4 ans plus tard). C'était étrange. Parce que tout en me préparant, je voyais devant mes yeux cette après-midi. Je nous voyais riant et chantant. Comme des folles. C'était bien, cette époque. Enfin, juste certains moments. Parce que j'étais, comment dire, la tête de turc. Oui, c'est ça, la tete de turc de mon groupe de copines. Et du reste de la classe aussi. J'étais celle qu'on critiquait parce qu'elle était moche, conne, naïve, un peu trop gentille... Bref, pendant les 4 années que j'ai passé au collège, je n'étais pas la fille la plus populaire. Loin de là!
En rentrant chez moi, le soir, je me remémorais toutes ces critiques, toutes ces vacheries qu'on m'avait balancées. Et ej me disais que plus tard, j'aurais ma vengeance. Je serais mieux qu'elle. Plus jolie, plus heureuse, meilleure en tout.
Quand je me regarde dans le miroir, aujourd'hui, je me dis que finalement, je ne vaux pas mieux que les autres. Je ne suis pas des plus jolies. Je suis pas des plus heureuses. Et je ne suis pas des plus douées. Je serais même atteinte d'une maladie appelée la flemmardise aigüe. Je n'ai rien fait de bien dans ma vie qui vaille la peine de me démarquer des autres. Je ne suis qu'une fille parmie tant d'autre. Commune. Normale. Un peu folle. Un peu suicidaire aussi.
Je critiquais mon copain qui voulait se suicider (j'avais promis de ne pas en parler, mais je ne peux pas m'en empêcher) et bien, j'y ai pensé. Plusieurs fois. Sans jamais le dire à personne. Sans jamais me plaindre de quoi que ce soit.
La première fois, je devais avoir 7 ans. J'entendais mes parents se disputer. Ils se disputaient tout le temps. Et je croyais que c'était ma faute. Ce jour là, je suis allée prendre un couteau en cachette. Et je me suis mise contre ma fenêtre, la tête appuyée au carreau. Comme le dit Aglaia dans son journal, il y a des moments qui restent gravés dans nos mémoires, comme des instantanés, et dont on se souviendrait toute notre vie. Et ce moment là en fait partie. Je me revois le front appuyé au carreau, le couteau à la main. Je me disais que si je partais, ils n'allaient plus avoir de raison de se disputer. Je me revois toucher mon poignet gauche avec la lame du couteau. Le contact de cette lame froide. Lisse. Presque douce. Et puis je me suis mise à pleurer. Non, je ne voulais plus faire ça, parce que j'aimais mes parents, et je ne voulais pas partir. Je ne voulais pas ne plus les voir. Je me suis assise sur mon lit. Et j'ai continué à pleurer, mon doudou dans les bras.
Ce vieu doudou, je l'ai gardé longtemps. Il partageait mes nuits, essuyait mes pleurs, sentait bon mon odeur...
Je suis allée reposer le couteau et je suis allée voir mes paretns. Pour leur parler de ma journée. Bon, à 7 ans, on n'a pas forcément des choses palpitantes à raconter, mais on fait ce qu'on peut..
La seconde fois où j'ai pensé au suicide. C'était lorsque j'étais avec ce fameux voisin. J'avais 15 ou 16 ans. Et on n'arrêtait pas de se disputer. Pour un rien. Il faut dire qu'il était jaloux et un peu castrateur. Il fallait toujours que j'aille chez lui à telle heure, que je sois prête ou non. Tout ça pour beaucoup de choses. Mais c'était mon premier mour, et je me disais que quand il n'était pas content, c'était ma faute. Et je ne vivais que pour lui, au détriment de mes parents.
Un jour, après une grosse dispute, je suis rentrée chez moi en pleurs. Et j'ai écrit sur mon journal. J'ai écrit que j'étais nulle d'avoir tant blessé mon chéri. Que je ne méritais pas de vivre après lui avoir fait tant de mal (On se disputait assez souvent il est vrai). Je pensais à la façon dont j'allais en finir. Je voulais prendre des médicaments. Beaucoup. Ceux contre la douleur. Pour partir sans avoir mal. Mais je ne l'ai pas fait. Par lacheté.
Il ne l'a jamais su. Il n'a jamais appris que je voulais en finir pour ne plus lui faire de peine. Et je ne l'ai dit à personne jusqu'à aujourd'hui.
Et la troisième fois, c'était il y a qulques jours. Je pensais à ce que je pouvais faire. J'avais parlé, avec Ju, de ses tentatives à elle. Elle m'avait expliqué ce qu'il lui était arrivé. Et le pourquoi du comment.
Toute la nuit, j'ai imaginé mon suicide. Comme un rêve dans lequel j'étais consciente. Je pensais à tout ce qu'il fallait que je fasse. Un mot pour mes parents. Pour leur expliquer que malgré le fait que je les aimais très fort, je ne pouvais plus vivre. Je suis une bonne à rien. Je ne suis même pas capable de rester amoureuse de quelqu'un qui m'aime, de donner du bonheur à ceux que j'aime. De rendre les gens heureux autour de moi. De faire quelque chose de bien de ma vie. Je pensais au couteau de cuisine qui me vient de mon amie de Bretagne ( elle l'a laissé en rentrant chez elle, elle ne voulait pas un truc comme ça dans sa voiture). Je me disais qu'il fallait que je me taille les veines dans le sens de la longueur, pour partir plus vite. Que je prenne des aspirines pour faire couler le sang plus vite. Et que je prenne des cachets pour dormir afin de ne pas me voir partir.
Et je ne l'ai pas fait. Par lacheté, encore. Ce rêve m'avait laissé un souvenir très net. J'avais tous les détails en tête quans je me suis levée.
Ce rêve plane encore sur ma mémoire. Et quand ça ne va pas fort, quand je n'arrive pas à faire un choix, comme pour mon petit ami, j'y pense. Je pense à ce grand couteau. Au service qu'il pourrait me rendre. Rendre à tous ceux qui m'entourent. Je ne leur sert à rien. Et mon départ les empêchera de voir la vie en noir. Il vivront le coeur plus léger de ne plus à avoir se faire de soucis pour moi. Je me dis que c'est peut-être la seule solution. La seule voie qui m'est destinée.
Le seul chemin que je peux emprunter sans voir peur de ce qui m'attend. Où que j'aille, c'est l'incertitude qui me guette, l'inconnu et la peur. Alors qu'avec le suicide, je m'aventure en terrain connu. En un lieu où je serais sûre d'être délivrée de tous mes doutes, de tous ces choix qui me pèsent.

Ce texte peut paraître très pessimiste, mais il reflète ce que je pense au plus profond de moi. Ce que je n'ai jamais avoué. Ce qui est resté caché à l'intérieur de moi pendant longtemps.
J'ai toujours eu envie de partir comme ça. En choisissant ma fin. Un peu comme au cinéma. De choisir le moment, le lieu et le moyen. Ca peut paraître idiot, totalement stupide. Je devrais aller voir un psy, peut-être. Pour l'instant, ce journal me fait du bien. Il me permet de mettre les choses à plat et d'avoir d'autres avis. Des avis de gens extérieurs à ma vie. De gens qui veulent vraiment m'aider à leur façon. Des gens que je ne force pas à écouter mes problèmes et mes angoisses.
Je ne sais vraiment pas quoi faire de ma vie. L'optimisme que j'avais pu ressentir ces derniers jours à disparu. J'étais heureuse pour les autres. Pour mes parents. Pour qu'ils voient que je ne me laisse pas abattre. Que je peux être heureuse. Mais ce n'était qu'une façade. Qu'un masque. Et dès que je suis seule, ce masque m'étouffe tant il est hypocrite. Tant je suis hypocrite. Hypocrite de ne pas montrer mon vrai jour au monde.
Je n'ai pas le courage de montrer que je ne suis qu'une engoissée, une fille à problèmes. Une fille qui n'est pas sûre d'elle. Une fille qui n'est pas bien dans sa peau. Qui n'existe qu'à travers ce qu'on veut qu'elle soit. Forte et intelligente. Forte et fonceuse. Forte.
Je ne suis pas tout ce que les autres pensent de moi. Je ne suis pas forte!! Je suis fragile. Le moindre mot peut me faire plus mal qu'un coup de fusil. Je ne supporte pas les critiques, et je ne l'assume pas. Je n'assume même pas le fait de ne plus être aussi amoureuse de mon copain! Je n'assume pas le fait qu'il faudrait que je rompe. Tout le monde le voit. Même moi, même si je ferme les yeux.
Je ne suis pas bien dans ce monde. J'aurais préféré naître dans un autre endroit, une autre époque. Quelque part où le bonheur est simple.
Ce bonheur si simple, je le retrouve dans l'idée de la mort. Ma mort. Ma disparition n'entrainerait aucune peine de longue durée. Cela entrainerait bien sûr un chagrin post-deuil. Mais pas longtemps. Je n'ai pas assez marqué l'esprit des gens pour qu'ils se rappellent de moi en bien. Je ne suis pas assez bien pour cette vie. Mes parents m'aiment trop. Mon petit-ami aussi. Je ne suis pas assez forte pour exaucer leurs voeux. Je ne suis pas celle qu'il leur faut.
Ma fin me hante. J'y pense souvent ces temps-ci. Je me vois partir. Sans douleur. Sans peine. Je me vois partir sereine.
Ecrit par Morgan, le Mercredi 19 Mars 2003, 15:57 dans la rubrique Dernières nouvelles.

Commentaires :

patachou
patachou
19-03-03 à 17:41

ralala...
on t'as jamais dit:
« Le meurtre est un crime de violence contre la personne tuée. Le suicide est un crime de violence contre ceux qui restent en vie. »
Salman Rushdie, La terre sous ses pieds (1999)
je veux dire que ce n'est jamais un soulagement, c'est l'acte qui relève du désespoir le plus profond et pas de l'espoir d'un "après" meilleur...
ce n'est pas parce que "en gros" ou en détails d'ailleurs, ça ne va pas dans ta vie que c'est une bonne raison pour y mettre fin, c une bonne raison pour se remettre en question, réfléchir un peu, se relancer mais c'est tout...
oh et d'ailleurs, le coup de "je m'ouvre les veines" ça fait très mal... raté pour le suicide sans douleur...
enfin wala
bisous
take care

 
Morgan
Morgan
19-03-03 à 18:34

Re:

Je ne suis jamais passée à l'acte. Par peur de la douleur. Mais j'ai entendu dire que c'était l'un des moyens les plus radical.
Je sais que je devrais m'accrocher, me remmettre en question. Je ne fais que ça depuis quelques temps. Et aucune solution ne vient.
Que faire quand la remise en question n'aboutit à rien?

 
patachou
patachou
19-03-03 à 20:00

Re: Re:

tu recommences... :) ou tu continues voir où tu arrives :)

 
grenouille
grenouille
20-03-03 à 21:03

Re: Re:

patachou a raison, non seulement ça fait mal, mais en plus en coupant les tendons tu te retrouve avec des mains toutes recroquevillées apres...
mhmmm sexy!
non sans deconner, ce que tu ressent, moi je l'ai ressenti à ton age pour des tas de raisons du meme style, et je te jure que maintenant, presque 10 ans apres, je me rends compte comme ça valait pas le coup et rien que pour ça aurait ete dommage de passer à l'acte!
bises poulet!