J'ai bien failli le perdre, lui qui a su me donner tant de bonheur. Lui qui a su me faire sourire, rire, et oublier mes erreurs passées. Je ne me suis pas crue à la hauteur de tout ce bonheur qu'il me donnait, et j'ai voulu le chasser de ma vie.

J'ai voulu le chasser, le faire fuir en devenant ignoble. J'ai même failli faire des choses impardonables pour lui prouver que je ne méritais pas son amour. Sa douceur. Ses sourires et sa tendresse.
J'ai failli perdre l'unique personne qui me rend heureuse. Pourquoi? parce que l'opinion que j'ai de moi-même suffit à me prouver que je ne le mérite pas. Je ne suis pas assez bien pour lui. Il est tellement gentil, doux, tendre, attentionné envers moi... Et moi, pauvre fille incapable de lui rendre ce bonheur, je voulais le voir heureux avec quelqu'un digne de lui rendre son amour. De lui rendre sa douceur. De lui rendre tout le bonheur qu'il me donnait, à moi, bien indigne de toutes ces belles choses.
Et un soir, nous nous sommes disputés. Au téléphone. Sous la colère, nous nous sommes emportés. J'ai failli raccrocher. Il m'a dit "Attends!". Et j'ai commencé à pleurer. Parce qu'avec mon dégout de moi-même, j'avais failli me priver de la plus belle chose qui m'était arrivée. Du plus beau cadeau que la vie m'avait fait. Lui.
Je lui ai tout expliqué. Tout dit. Mes doutes sur ma capacité à lui rendre cet amour. L'opinion peu flatteuse que j'ai de moi-même. Je lui ai dit que je ne méritais pas son amour, sa douceur, sa tendresse, et toutes les belles choses qu'il me faisait vivre. Il m'a répondu que s'il m'aimait, c'est qu'il y avait une raison. Qu'il trouvait que j'étais une fille bien, et que c'était la première fois qu'il envisageait une relation à long terme avec quelqu'un. Qu'il avait envie que ça dure entre nous.
J'ai beaucoup pleuré, parce que c'est la première fois que j'ouvre autant mon coeur. Que je me confie autant. Et c'est la première fois que quelqu'un m'aime vraiment pour ce que je suis. C'est la première fois que je peux être vraiment moi, parce qu'il est sincère. Honnête. Et qu'il m'écoute.
Il m'a dit qu'il serait toujours là pour m'écouter si j'en avais besoin. Qu'il ne me jugerait pas, et qu'il m'aiderait à avoir une meilleure opinion de moi-même.
Je ne me pardone pas de lui avoir fait tant de mal. D'avoir fait aussi du mal à sa meilleure amie, de qui je suis un peu jalouse il est vrai. Je suis jalouse du lien si fort qui les unit. J'ai enfin comprit que cela ne me sert à rien d'être jalouse de leur amitié. J'ai compris qu'il me fallait à mon tour construire un lien unique avec lui. Un lien d'amour.
Aujourd'hui, tout va mieux. Nous rions de nouveau ensemble, nous sommes bien. De nouveau un peu complice, même si je me sen scoupable de tout ce mal que je lui ai fait endurer. Lui me rassure. Encore. Il m'a donné cette deuxième chance. Et je ne vais pas la laisser passer. Il est vraiment merveilleux. Et j'ai de la chance de l'avoir rencontré.

Ma quête du bonheur est encore semée d'obstacles. La route est longue. Mais je ne suis plus seule désormais à marcher sur ce chemin. Les obstacles me paraîtront moins dur, avec sa main dans la mienne. Avec son regard bienveillant posé sur moi. Et son amour qui m'enveloppe comme une armure contre les embûches de la vie. Ma vie. Non. Notre vie. Car maintenant, c'est notre vie que nous construisons. Pas à pas, à notre rythme. Nous ne voulons pas brûler les étapes.

"Qui va piano va sano."

C'est ce qu'on dit, non?

J'ai décidé de profiter de chaque goutte de bonheur que la vie déposera au creux de mon coeur. Je garderais ces précieux moments comme des trésors, enfouis au fond de ma mémoire. Et je les ressortirais, comme on ressort quelques photos jaunies, pour retrouver le sourire, et les émotions qui m'ont habitées. Pour me rappeler que la vie, c'est l'addition de tous les petits bonheurs de nos journées. De tous les sourires et les merveilles cachés dans les coins de nos existences.

Bisous